Pour ce spécialiste du savon de Marseille, une TPE de 9 salariés, pas question de laisser courir le moindre risque sur ses quais de chargement/déchargement. L'investissement dans la rénovation de ses quais a exigé une adaptation des équipements aux contraintes du site.

Fondée en 1992, la Savonnerie des Alpilles (13) fabrique toute une gamme de savons (savons solides, liquides et cosmétique blanche) qu'elle livre en Europe. L'entreprise déménage en 2005 à Plan d'Orgon (13). 2015 marquera l'extension du site :

  • 300 tonnes produites par an.
  • Les matières premières arrivent par le quai de réception dans des camions (semi-remorques le plus souvent) par sacs de 25 kg palettisés.
  • Une fois produits, les savons repartent via le quai d'expédition, situé en sortie du local de stockage.

Au moment de la construction de l'extension en 2015, le gérant, Jean-Paul Grangeon, ignorait totalement l’existence des solutions techniques permettant de supprimer ou à défaut réduire les risques, souvent graves, liés à l’utilisation des quais. C’est ainsi que le transbordement des marchandises quais-camions s’effectuait au moyen d’une simple plaque de métal posée au sol.

Lors d'une visite, Philippe Liegeois, contrôleur de sécurité à la Carsat Sud-Est, sensibilise M. Grangeon sur les risques liés à l’utilisation des quais et sur la nécessité d’assurer leur mise en sécurité : « Très à l'écoute, M. Grangeon a tout de suite accepté de s'engager dans une démarche de sécurisation de ses quais. ». En 2016, il signe un contrat de prévention des risques professionnels avec la Carsat Sud-Est, dans un triple objectif :

  • réduire le risque TMS (troubles musculo-squelettiques) lors de la mise en place des dispositifs de liaison quai-camion,
  • réduire le risque d’écrasement d’un piéton au sol entre camion et quai,
  • réduire le risque de chute de hauteur d’un piéton ou d’un engin depuis le quai ou de la remorque.

Philippe Liégeois : « J’ai renseigné le chef d’’entreprise sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre au regard des situations de travail présentées par l’entreprise et j’ai donné mon avis sur les solutions techniques proposées par les équipementiers. »

PAROLE DU PROFESSIONNEL : « Je veux tendre vers le risque zéro pour mes salariés et les transporteurs. » Jean-Paul Grangeon, gérant Savonnerie des Alpilles.

Risque TMS : un pont de liaison électrique est installé sur les 2 quais

n37 bp photo1Auparavant, « le responsable logistique devait manutentionner la plaque manuellement pour faire la liaison quai-camion, au risque d'un tour de reins. »

À présent, « l’installation est automatisée. Le risque TMS est supprimé. De plus, le pont de liaison permet une utilisation plus souple des transpalettes électriques en  supprimant les à-coups lors de son franchissement. »

Risque d'écrasement

n37 bp photo2Lors des opérations d’accostage à quai, un piéton peut se trouver entre le camion qui recule et le quai l’exposant au risque d’écrasement.

Sur les 2 quais :

  • Une zone refuge a été créée par la mise en place de butoirs de 500 mm minimum.
  • La mise en place de guide-roues et d’un traçage au sol complémentaire facilitent l’accostage des camions.

Risque de chute de hauteur : Asservissement de la porte sectionnelle ou des ponts de liaison & calage ou blocage du camion à quai

n37 bp photo3Un piéton ou un engin peut chuter depuis le pont de liaison en cas de positionnement horizontal de ce dispositif en l’absence de camion à quai.

Afin de supprimer ce risque, l’ouverture de la porte sectionnelle (quai fermé) ou la manœuvre du pont de liaison électrique (quai ouvert) sont asservies à la présence d’un camion à quai. L’asservissement est constitué d’un dispositif de « calage » ou de « blocage » permettant également de supprimer les risques en cas de glissement progressif ou de départ intempestif lors des opérations de transbordement.

  • Sur la photo, prise sur le quai fermé, un bloqueur de roue manuel a été installé. « La porte sectionnelle ne s'ouvre que si le chauffeur a actionné le bloqueur de roue. »
  • Sur le quai ouvert, un dispositif de calage complet est associé à un kit de signalisation sonore et visuel. En l'absence de camion à quai, le pont de liaison reste relevé et donc fait office de garde-corps.
  • Des garde-corps latéraux ont été installés, afin de sécuriser l’accès au camion depuis le pont de liaison.

Le quai fermé en diaporama.

Le quai ouvert en diaporama.

Les délais d'installation

  • Sur les 2 quais, l'installation des équipements a été très rapide : 1 jour et demi.
  • Temps d'adaptation pour les utilisateurs du quai fermé : 3 jours. « Attendre la mise à quai du camion, caler la roue avec le bloqueur, retour au quai, soulever la porte, bascule du pont... C'est vite devenu un réflexe. »
  • Sur le quai ouvert, les travaux de génie civil, assez lourds, ont duré 1 semaine. « Il a fallu construire l'emplacement du quai ouvert. D'où l'intérêt de prévoir ces dispositifs dès la conception d'un site, ou au moment du projet d'extension. »

Investissement : Savonnerie des Alpilles, Plan d'Orgon (13750)

Fabrication de savons, 9 salariés, chiffre d'affaires 2017 : 2 millions €

Surface 1 600 m2, 2 quais

Coût global du projet : 20 600 € HT

Aide de la Carsat à hauteur de 30%

En savoir plus :

Dossier « Sécurisation des quais : une palette de solutions » pour découvrir les témoignages d’entreprises sur la mise en sécurité des quais et pour télécharger les guides d’aides à l’évaluation des risques quais ouverts–quais fermés. Carsat Sud-Est, 2016.

Fiche employeur n°1 : Réduire les accidents liés aux opérations de chargement / déchargement (ED 6224). INRS, 2015.

Conception et rénovation des quais. INRS 2013.