Alain Gruat est un promoteur actif de la prévention des risques dans le bâtiment et les travaux publics. Ancien dirigeant d’entreprise, il est profondément convaincu de l’intérêt humain et économique de la sécurité au travail. Il consacre aujourd’hui une grande part de son énergie à transmettre ses valeurs et sa culture à la génération en place, et à celle qui arrivera bientôt sur les chantiers. MLR l’a rencontré. Extraits de l’entretien.
Repères 2012
L’OPP-BTP Sud-Est, c’est 22 intervenants, 450 entreprises conseillées et 1385 salariés formés sur 380 sessions. C’est aussi 275 visites de chantiers ou d’ateliers.
Quelle est cette culture de la prévention que vous souhaitez transmettre ?
Elle tient en deux mots : intégrité et performance. Intégrité physique et psychologique des travailleurs, et performance économique. Les deux vont de pair. La première entraîne l’autre, c’est maintenant démontré. Les grands groupes du BTP le savent, et ils investissent massivement dans la prévention. Et beaucoup de PME aussi.
Le BTP, bien qu’en progrès, reste accidentogène...
La prévention est un édifice qui se construit et se reconstruit chaque jour. La culture de la sécurité au travail doit s’entretenir en permanence, même dans les grandes structures. Par ailleurs, la culture de la prévention n’a pas encore infusé dans la totalité de notre secteur professionnel. Des entreprises restent à l’écart de cette évolution culturelle. Notre action consiste à inciter les convaincus à poursuivre sur leur lancée, et à aider les autres à adhérer à notre culture et à s’en imprégner.
Comment réalisez-vous cette imprégnation ?
Par l’information, la formation et l’action. Sur son site, actualisé en permanence, l’OPP-BTP offre aux entreprises une panoplie d’ouvrages de référence et des guides pratiques élaborés par des hommes de terrain, des organismes professionnels ou l’INRS. Chaque métier du bâtiment ou des TP y trouve les solutions concrètes pour appliquer la prévention sur ses chantiers. Une entreprise peut ainsi réaliser désormais en ligne, en toute confidentialité, son document unique d’évaluation des risques en y intégrant les facteurs de pénibilité.
Cette information est-elle suffisante ?
L’information, c’est le premier étage de la fusée. Elle amorce le changement de culture et instille la nécessité de mettre en place une politique de sécurité. Ensuite, nous passons aux formations et aux actions, souvent en partenariat, pour sensibiliser tous les acteurs de la construction. Nous avons d’ailleurs conduit récemment une action conjointe avec la Carsat Sud-est et la Direccte, pour encourager les maîtres d’ouvrage et leurs coordonnateurs sécurité à agir le plus en amont possible sur les risques majeurs, en particularité sur les chutes de hauteur.
Vous agissez aussi auprès des jeunes...
En effet, nous renforçons des actions en direction de la nouvelle génération ; nos conseillers agissent dans les CFA, les lycées professionnels, IUT et les écoles d’ingénieurs. Ils diffusent les bonnes pratiques, ainsi que notre vision de la prévention auprès des formateurs et des élèves. Avec ces actions, nous construisons aujourd’hui pour demain.
Dans un contexte économique et technique toujours plus exigeant, nous promouvons une culture qui respecte l’homme, l’incite à penser à l’autre, et préserve sa santé avec l’aide des services de santé au travail. C’est une culture qui veut contribuer au bien-être individuel, à la paix sociale et à la performance économique de l’entreprise. Pas le bonheur, mais quelque chose qui veut s’en approcher...
*OPP-BTP : Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics
*CTR2 : Comité Technique Régional N°2
*FRTP : Fédération Régionale des Travaux Public
Chutes de hauteur, ensevelissements, accidents de la route... des fiches techniques, des dossiers, des études sont mises gratuitement à la disposition des entreprises, pour réduire les risques immédiats comme les risques différés (amiante, troubles muscolo-squelettiques, ...).
Pour en savoir plus : www.preventionbtp.fr